Campagne 2015 : Pour aller plus loin (13)




AUTRES DEPARTEMENTS



PETITIONS COMPLEMENTAIRES



DOCUMENT ADMINISTRATIF

Billet proposé par Jean-Paul Armangau, parent passablement scandalisé :

Carte-pétition de 1978 - Recto

"Au hasard des navigations sur la large toile mondiale, je suis tombé sur ce courrier du Directeur académique des services de l’Éducation nationale chargé du 1er degré (Dasen 1) adressé aux inspect-eur-rices de l’Education nationale et aux direct-eur-rice-s des écoles maternelles et élémentaires de Paris, en date du 12 novembre 2013 et en vue de préparer la rentrée 2014-1015. On peut supposer que le même courrier a existé cette année pour préparer la rentrée prochaine.
On y lit notamment, page 3, ceci : "[...] Par conséquent, je demande aux IEN : 1) De veiller à ce que les enfants de plus de trois ans, qui restent prioritaires, soient accueillis et de vous assurer que toutes les sections accueillent bien 30 enfants dans les écoles situées hors éducation prioritaire (où il existerait une liste d’attente pour admission immédiate). Je vous rappelle que la norme de 25 élèves n’est applicable qu’aux classes maternelles situées en éducation prioritaire. [...]"

C’est scandaleux ! A quoi servent alors les seuils de fermeture et les seuils d’ouverture si on travaille ainsi à la hache avec nos enfants?
Comment M. le Dasen 1 ose-t-il parler de « la norme de 25 élèves [qui] n’est applicable qu’aux classes maternelles situées en éducation prioritaire »? Qui édicte cette « norme »? M. le Dasen 1 lui-même, son supérieur rue des Écoles, sa ministre?
Qui a osé ? Qui est responsable ? Qui sera coupable de l’échec scolaire devant la Nation? Qui répondra des dérives des enfants passés à la moulinette actuelle de l’Éducation nationale? Qui dira « je ne savais pas » si un jour on l’amène dans un tribunal?

Tout ce qui entre dans une norme étant considéré comme « normal », il serait donc anormal d’avoir des classes en maternelle à 29 enfants? Et il faudrait bourrer toutes les classes jusqu’à 30?

Carte-pétition de 1978 - Verso


Oui, 29 c’est anormal, pour nous parents, pour les enseignant-e-s, pour nos enfants.
Hors Éducation prioritaire, depuis au moins 1978, la FCPE Paris bataille pour qu’on n’en ait JAMAIS plus de 25 par classe, c’est un MAXIMUM. Tous les syndicats enseignants considèrent aussi ce chiffre de 25 comme un MAXIMUM! Et l’on sait que parfois à 20, avec deux enfants turbulents, avec un enfant qu’on accueille venant d’un hôpital psychiatrique, avec un ou deux enfants accompagné-e-s d’AVS, avec des enfants de moins de trosi ans qu’on n’a pas pu mettre dans une classe dédiée faute de prof… cela est déjà trop.
On sait aussi que nos classes, en maternelle comme en élémentaire ne sont pas faites pour accueillir 30 enfants à moins de les entasser pour leur faire un cours magistral. On nous demanderait de les enchaîner et de les bâillonner pour leur inculquer le savoir que ce serait plus cohérent.

Pour nous parents, pour les enseignants, ce qui est « normal » c’est de pouvoir accueillir les enfants dans de bonnes conditions pour qu’aucun ne rate son apprentissage. Ce qu’on sait c’est que selon l’âge, la classe, l’expérience du ou de la professeur-e on peut en avoir un peu plus ou un peu moins par classe, ce qu’on sait c’est que pour travailler en petits groupes il ne faut pas multiplier les groupes… mais qu’en multipliant les enseignant-e-s, dans une classe à 20 ou 25 on fait de l’excellent travail, comme en Allemagne, en Finlande, au Danemark, en Suède…

Et on sait que, ce qui est « anormal » :
– c’est de ne pas embaucher et former des profs;
– c’est de fermer des classes pour des raisons comptables, budgétaires… dans la 5e ou 6e puissance économique du monde!
– ce sont des profs absents et non remplacés;
– c’est de ne pouvoir compter sur les AVS qu’après trois mois de courriers, de pétitions;
– c’est de ne pas former les AVS,
– c’est de ne pas pouvoir compter sur des Rased pour chaque école;
– c’est qu’il n’y ait pas d’orthophoniste à la disposition de chaque groupe scolaire;
– c’est que la Ville de Paris ne construise pas suffisamment d’écoles pour justement pouvoir multiplier les classes, avoir des écoles à taille humaine (5-6 classes en maternelle et 10 classes en élémentaire devraient être les références de taille d’école pour permettre aux équipes co-éducatives (scolaire, périscolaire, Rased, médecin, parents) de connaître et travailler correctement avec les enfants);
– ce sont les locaux exigus, vétustes, dans lesquels le périscolaire est à l’étroit, des préaux encombrés de placards, de coins pour ceci ou pour cela, de manque d’équipements de sports, de salles pour la bibliothèque, l’informatique, la musique, les arts plastiques, de bureaux pour les Rev ou les DPA, de salles de sieste, de réfectoires exigus qui obligent parfois à faire jusqu’à 5 services à la suite, les enfants à manger en 20 minutes, les derni-er-ère-s à avoir faim pendant 1h30 avant de pouvoir s’assoir à table …
– ce sont des animat-eur-rices non formé-e-s, mal payé-e-s,
– c’est le manque d’Asem… d’autant plus si l’on bourre les classes à 30!
– enfin, ce qui serait donc anormal pour nous ET pour M. le Dasen 1 c’est d’avoir des classes à 32 en maternelle! Je n’espérai même plus qu’on puisse être d’accords sur un point après tant de mépris, de morgue, d’assurance comptable!

Donc, M. le Dasen 1, puisqu’on vous dit que si vous fermez telle ou telle classe les effectifs seront à 31 ou 32 enfants dans chacune des classes d’une école, au moins, pour ces écoles, ne fermez pas de classe! Respectez votre propre, pardon, votre sale norme!

La colère des parents monte de jour en jour! Travaillez, prenez de la peine, consultez les IEN, prenez en compte les chiffres réels et non d’obscures statistiques qui n’ont rien à voir avec nos enfants, et foncez au ministère, faites-en le siège, exigez l’ouverture de postes en nombre pour répondre au légitime droit à l’Éducation de nos enfants.

Cela urge, les parents sont révoltés par votre carte scolaire, les enseignants sont, tous ensemble, à leurs côtés; messire le Dasen 1, vous devez connaître l’éclairage de l’histoire, n’attendez plus !"



ARTICLES

  • Le Monde : 60 000 postes dans l'Education, vraiment ?
    "Quoi qu’il en soit et vu la nature des 31 627 premières embauches, tout laisse penser que Bercy a eu raison de la Rue de Grenelle et a « habillé » le budget pour faire en sorte que les 54 000 postes dévolus à l’enseignement scolaire (sur les 60 000) restent ultra-majoritairement des postes de stagiaires."

POLITIQUES PUBLIQUES

  • Hausse du Budget pour le Ministère de l'Education Nationale : Le document disponible ici en pdf est le projet de loi de finances qui donne un budget global du ministère (EN, ES et Recherche) en hausse. L’Éducation nationale seule bénéficie d'une hausse de 2,4% par rapport à 2014, soit 1,52 milliard de plus (c'est à la page 9). 


  • Mme la Ministre témoigne de son budget à ONPCune émission du 25 octobre 2014, vidéo visionnable iciA la 2e minute, la ministre dit qu'elle a un budget en augmentation de plus d'un milliard d'euros pour 2015. A la 34e minute, la ministre parle d'1,15 milliard... Alors, ou est passé ce milliard ?






  • La Convention égalité réelle du Parti Socialiste du 11 décembre 2010, document telechargeable ici
    • page 13 : L’école primaire, une priorité absolue
      Alors que 40% des élèves sortent de l’école primaire avec de graves lacunes, l’école primaire est nettement sous dotée. C’est pourtant là qu’il faut intervenir pour combattre l’échec scolaire, là que les inégalités se créent et peuvent être résorbées. C’est donc là qu’il faut concentrer les moyens, en particulier sur le premier cycle des apprentissages. L’accent sera mis sur les moyens accordés, en enseignants formés et en
      expérimentations pédagogiques, pour améliorer l’acquisition des compétences fondamentales : lecture, écriture et calcul. En parallèle de ces enseignements fondamentaux, la place des langues étrangères doit être réévaluée et bénéficier de moyens et de méthodes adaptées dès le plus jeune âge. Cette confrontation précoce à une langue étrangère permettra une intégration plus égalitaire dans un monde globalisé. Cela nécessite un engagement particulier : refonte des programmes et de leurs évaluations, classes à effectifs restreints là où cela est nécessaire, renfort éventuel d’un deuxième professeur dans certaines classes pour personnaliser l’enseignement... Les élèves en difficulté prolongée doivent être suivis individuellement. Un enseignement adapté de la langue française est indispensable pour une bonne intégration dans le cursus scolaire normal des enfants qui ne la pratiquent pas avant l’entrée à l’école ou la pratique peu ou pas du tout dans leur milieu familial.
    • page 15, concernant les effectifs en Éducation prioritaire :
      "[...] Les taux d’encadrement des établissements seront sensiblement augmentés, permettant de développer des pédagogies adaptées aux besoins. La baisse du nombre d’élèves par classe, là où cela est nécessaire, en sera une des modalités : une vingtaine d’élèves en « classe entière » est un maximum. Il faudra surtout permettre à ces établissements de disposer de suffisamment de moyens en heures d’enseignement pour multiplier les petits groupes, faire intervenir un deuxième enseignant dans la classe et plus généralement, assouplir le carcan souvent trop rigide du « groupe classe »."




  • Les 60 engagements de François Hollande pour la France : document complet disponible ici.
    • Promesse 37, pages 25 et 26 : "Je ferai en sorte que les enfants de moins de trois ans puissent être accueillis en maternelle. [...] Les élèves les plus en difficulté bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour que, à la fin du quinquennat, le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire soit divisé par deux. [...]"

    • Promesse 38, page 26 : "Dans l’affectation des nouveaux personnels, ma priorité ira aux écoles maternelles et primaires, car c’est là que les premières difficultés se manifestent et que l’échec scolaire se forme, ainsi qu’aux zones en difficulté. [...]"



LUTTES MENEES A BIEN


  • Lisez l'exemple de cette école de Haute-Normandie qui a su et pu mener une lutte intense, rapide et efficace et obtenir satisfaction : Leur classe est sauvée !!! Toutes les informations sont disponibles sur leur page facebook ici 
    Ils sont la preuve que le combat n'est pas vain et que se mobiliser donne des résultats !
    NB : Ne ratez surtout pas le clip de la chanson des sardines (détournée de celle de Patrick Sébastien), montée, répétée et tournée en deux jours : ça déchire !

SOUTIENS POLITIQUES




Mme Nathalie Kosciusko-Morizet alerte Mme la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur les moyens attribués à l'Académie de Paris pour la prochaine rentrée scolaire. Le projet de carte scolaire qui en découle est dénoncé tant par les parents, les syndicats et l'ensemble des élus de la Capitale que par le Conseil départemental de l'Education nationale qui l'a rejeté en avril dernier dans la mesure où il va à l'encontre de la réussite de tous les élèves et met à mal les priorités de la politique éducative des écoles.
La situation est particulièrement tendue dans le sud de Paris, où l'arrivée de nouveaux enfants due à la mise sur le marché de nouveaux programmes de construction n'a pas été anticipée. La logique mathématique de suppression de classes, qui va entraîner l'augmentation d'effectifs déjà limites, ne peut être le seul critère de répartition. L'école primaire prépare l'avenir des enfants, notamment dans le domaine des enseignements fondamentaux. Ces années sont celles du savoir lire, écrire, compter. Aucune réforme du collège quelle qu'elle soit ne saurait fonctionner si ces bases ne sont pas acquises. Paris est une ville de brassage et de populations hétérogènes. L'école demeure le creuset d'une intégration réussie, dans la capitale comme sur le reste du territoire.
A la veille d'une nouvelle réunion du CDEN le 25 juin prochain, quelle réponse le ministère de l'Education nationale et le rectorat de Paris sont-ils en mesure d'apporter pour que les moyens de l'éducation nationale soient mieux répartis, et dans le souci de satisfaire les besoins identifiés présents et à venir et non seulement les chiffres ?



  • Soutien de Danielle Simonnet :
    Elle propose un plan de baisse des effectifs pour aller vers 25 élèves (20 en Rep) et a publié un voeu relatif à un plan d'action de réduction des effectifs par classe dans les écoles surchargées 
    pour le Conseil de Paris des 26, 27 et 28 mai 2015.
    Document consultable ici ou sur sa page internet


  • Soutien de Denis Baupin au rassemblement La Sardinade"La mobilisation et l’unité entre parents, enseignants, élus sont primordiales pour rappeler à la Ministre ces engagements présidentiels, elle est aussi la meilleure garantie de peser afin d’obtenir que le Rectorat revienne sur les fermetures de classes annoncées."

  • Question écrite de Denis Baupin à Madame la Ministre de l'Education Nationale :M. Denis Baupin alerte Mme la ministre [...] sur les conséquences de la carte scolaire 2015/2016 proposé par le Rectorat de Paris pour les écoles du 1er degré. [...]Quelles mesures correctives au projet du Rectorat de Paris seront apportées pour garantir qu’il n’y ait pas d’affaiblissement mais au contraire renforcement de la qualité et des moyens du système éducatif, conformément à la priorité à la jeunesse consacrée par le Président de la République ?


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