mercredi 24 juin 2015

Fermetures de classes à Paris : parents et profs fulminent

article du Parisien du 23 Juin 2015, 20h28


« C’est un gros bazar, une gestion de la pénurie à l’aveugle : la rentrée va mal se passer avec des effectifs surchargés, c’est sûr. »

 C’est peu dire que le président de la FCPE Paris Hervé-Jean Le Niger est remonté. Jeudi, l’académie de Paris devrait confirmer une baisse des moyens alloués aux écoles parisiennes du premier degré pour la rentrée 2015, justifiée notamment par la diminution du nombre d’élèves.

Selon le Snuipp-FSU 75, on s’orienterait finalement vers 85 fermetures de classes pour 37 ouvertures. Ce dernier chiffre est contesté par le rectorat qui évoque une cinquantaine d’ouvertures. Mobilisé depuis décembre et l’annonce du retrait de 29 postes de professeurs à la rentrée, le Snuipp dénonce une « cure d’austérité » et appelle à la grève et à un rassemblement devant le rectorat jeudi. « Plusieurs écoles de quartiers populaires vont être mises en difficulté sur l’autel de la calculette, peste son secrétaire départemental Jérôme Lambert. Et ailleurs, il ne faut pas se mentir : à 30 élèves par classe en maternelle, on ne travaille pas bien le langage qui est pourtant un axe prioritaire. » 

Autres griefs : l’absence de postes de remplaçants créés ou le peu de moyens accordés aux dispositifs de refondation de l’école avec cinq nouveaux postes de maîtres surnuméraires (sur 50 dossiers déposés) et une seule classe supplémentaire pour les moins de 3 ans. « Depuis 2012, on demande à réparer les dégâts passés et à transformer l’école : le ministère ne fait ni l’un ni l’autre », tacle Jérôme Lambert.

Nouvelles actions devant le rectorat 

Même dépit chez Hervé-Jean Le Niger qui appelle parents et bambins à se coucher sur la route devant le rectorat jeudi : « On a tout tenté pour se faire entendre : motion adoptée à l’unanimité lors du premier conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) en avril, deux vœux adoptés au Conseil de Paris, audience au ministère de l’Education fin mai… Les parents sont furieux, pessimistes, mais ils restent mobilisés. »

 Illustration à l’école élémentaire de la rue de Tourtille (XXe), dans le bas-Belleville, qui a appris la semaine dernière qu’elle allait perdre une classe. « On a la chance d’avoir une équipe enseignante soudée qui fait un travail fantastique et ça remet tout en question, déplore Myrha, maman d’un élève de CM 1 qui occupe depuis lundi le bureau de la directrice. L’école vient pourtant d’être classée en REP + (NDLR : réseau d’éducation prioritaire renforcé). Je pensais que ça voulait dire plus de moyens. »

 Du côté du rectorat, on se refuse à réagir avant la tenue jeudi du conseil départemental de l’éducation national, en expliquant que des ajustements peuvent intervenir jusqu’au dernier moment. Mais l’on renvoie aux arguments déjà avancés en avril.

L’académie expliquait alors tabler sur 1 500 élèves en moins à la rentrée mais promettait une moyenne de 25 élèves par classe, et même 23 dans les arrondissements du nord-est parisien. « On ne conteste pas la baisse des effectifs mais les calculs du ministère qui fait passer la capitale pour une ville riche, souligne Jérôme Lambert. Or, Paris est le département où il y a le plus gros écart entre les plus aisés et les plus pauvres. »

Article en .pdf ici

*****

Lien vers l'article en ligne sur Leparisien.fr ici



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire